20/01/2010
L'amour de Phèdre de Sarah Kane
THEATRE du TEMPS
9, rue du Morvan
75011 PARIS
M° Voltaire
Loc. 01 43 55 10 88
Pl. 16€ - TR : 12€
vendredi, samedi : 20h.60
dimanche à 18h.30
jusqu'au : 31 janvier 2010
par la Compagnie de l'Astre.
Mise en scène : William Astre
avec Isabelle David, Florence Wagner, William Astre, Jean-Marc Plat, Thibaut Turgy, Marc Dumez.
Sans doute Sarah Kane a t-elle voulu réparer une injustice car dans la tragédie initiale, le fils de l' Amazone ne brillait pas par son intelligence ...
Ici, L' Amour de Phèdre est un tourmenté décadent, un jouisseur blasé.
Nous le découvrons (lui qui a tout) installé - tel Job sur son fumier - parfaitement boulimique et toujours prêt à la lubricité puisqu'il s'épuise à ne rien faire ...
En contrepoint, la diffusion de journaux télévisés indique en quelle époque l'action est censée se dérouler.
William Astre excelle dans la composition de ce personnage complexe, confronté à une Phèdre (Isabelle David) coupante comme un silex. Certaines scènes volontairement hard ou censées l'être frisent certes un peu le ridicule, en revanche le message anti-clérical est d'un parfait esthétisme et drôle à souhait.
Car si cette réalisation a tendance à illustrer la définition qu'Esope prêtait à la langue, les idées foisonnent tout en subissant parfois un traitement maladroit.
Je n'en prendrai pour exemple que l'apparition de personnages masqués ou bien la quasi crise d'épilepsie que Marc Dumez nous inflige dans son interprétation de Thésée.
De bons moments toutefois, comme la parenthèse chorégraphique offerte par Florence Wagner qui est Strophe, condensé d'Oenone et d'Aricie ou le sans faute de Jean-Marc Plat quand il joue le médecin ainsi que l'intelligente intervention de Thibaut Turgy dans le personnage du prêtre. La direction d'acteurs demande une expérience qui fait certes encore un peu défaut à ce jeune metteur en scène mais en dépit d'une distribution inégale et à quelques hiatus près, l'ensemble reste digne d'intérêt.
Simone Alexandre
www.theatrauteurs.com
23:52 Publié dans THEATRE | Lien permanent