29/10/2012
1984 Big Brother vous regarde.
THEATRE de MENILMONTANT
15, Rue du Retrait
75020 PARIS
(M° Gambetta)
Réserv. 01 46 36 98 60
Pl. 20€ - 15€
Jusqu'au 1er MARS 2013
chaque vendredi à 21h.
Mise en scène et réalisation filmique : Sébastien Jeannerot
Adaptation : Alan Lyddiard
Musique : Lucien Zerrad
avec Sébastien Jeannerot, Swan Demarsan, Florence Nilsson, Loïc Fieffé ou Sébastien Antoine, Hervé Terrisse ou Grégory Baud, Pierre Biesmans et Tony Vasquez.
Avant que le spectacle commence, quatre personnages sont assis en tailleur à l'avant-scène, la tête recouverte de casquettes à oreillettes faisant fatalement penser aux pays de l'Est.
Derrière eux un écran sur lequel passe un film d'actualités en accéléré. Ils vont se lever, une lampe au front tels d'obscurs zombies. Evocation du Ministère de l'Abondance conséquence de la politique menée et hautement revendiquée.
La musique très forte a tendance à couvrir le commentaire ce qui déclenche chez le spectateur un surcroît d'attention. Afin de permettre la communication une novlangue a vu le jour. Nous découvrons un jeune couple. Etrange que dans ce Ministère on soit aussi friand du chocolat que l'on dévore comme s'il s'agissait du fruit défendu ...
L'homme tient quotidiennement un journal lequel sera cause de tout ce qu'il devra subir par la suite. Des relents d' Inquisition flottent dans l'air. L'idéologie est différente mais les procédés restent les mêmes. Comment briser un esprit révolté ? Nous allons découvrir les méthodes employées. On se croirait revenus au Moyen Age. Scène de boucherie ordinaire. Pour en arriver là, la surveillance dura 7 ans !
Winston avait une phobie : les rats, lesquels seront mis à contribution car décidément ces régimes totalitaires ne reculent devant rien bien au contraire.
A la crainte succédera l'humiliation, la torture, afin que l'individu irrémédiablement cassé puisse aller jusqu'à la prosternation. Ou comment exercer son Pouvoir sur les autres ...
Orwell en 1930 a dénoncé ce désir de puissance qui correspondait à l'époque à la montée du fascisme. Le thème est hélas récurrent. Il prophétisait la fin de la vie privée, celle de la liberté d'expression avant que des satellites soient utilisés en vue d'un ordre mondial qui depuis quelques temps se précise ... Ce spectacle qui tient autant du cinéma qu'à la scène est donc plus que jamais d'actualité. Quant au spectateur, ce dernier n'a nullement l'impression d'être au théâtre mais plutôt d'être témoin d'une monstruosité que seuls les politiques savent parfois imaginer. C'est en fait le constat de ce qui s'est déjà produit et à ce titre peut se reproduire encore. On ne sait ni quand ni comment mais il convient de s'en convaincre ce qui hélas n'est pas très difficile d'autant que les interprètes sont plus que persuasifs.
Simone Alexandre
www.theatrauteurs.com
22:03 Publié dans THEATRE | Lien permanent