07/03/2019
La place du diamant de Mercé Rodoréda
THEATRE de L'ATALANTE
10, place Charles Dullin
75018 PARIS
(M° Anvers/Abbesses/Pigalle)
LOC. 01 46 06 11 90
Pl. 22€ - T.R. 8/12/16€
https://www.theatre-latalante.com/
lundi, mercredi, vendredi : 20h30
jeudi & samedi : 19h
dimanche à 17h
jusqu'au : 11 MARS 2019
Traduit du catalan par Bernard Lesfargues avec la collaboration de Pierre Verdaguer
Texte publié aux Editions Gallimard
Adaptation : Michel Cournot & Gilles Bouillon
Mise en scène : Gilles Bouillon
avec Martine Pascal
et Gregor Daronian
En temps de guerre les hommes se battent tandis que les femmes - à de rares exceptions près - résistent héroïquement. Ainsi Natalia ( Martine Pascal ) alias Colometa " petite colombe " comme l'avait surnommée Quimete, celui qui allait devenir l'homme de sa vie après l'avoir rencontrée Place du Diamant où elle perdit malencontreusement un jupon dont l'élastique avait cédé, incident comique précurseur d'une série de drames …
Ils ne tardèrent pas à se marier et leur nuit de noces dura une semaine !
L'homme était menuisier mais peu constant à l'effort, passant le plus clair de son temps en compagnie de deux copains et laissant son épouse gérer la situation comme elle pouvait … Elle ne l'en aimait pas moins.
Durant les années trente, ce serait un euphémisme de dire que l'époque était agitée car l'Espagne allait basculer en pleine guerre civile.
Quimete ne tarda pas à rejoindre les républicains ; lors d'un affrontement, il fut tué et sa veuve dut se débrouiller seule avec leurs deux enfants.
Ce fut la famine qui contraignit Natalia a confier son fils Antoni à une association ce qui faisait une bouche de moins à nourrir. Son employeur l'avait licenciée quand il avait appris qu'elle était mariée à un partisan.
( photos : Nathalie Giraud )
Ayant finalement récupéré son fils endurci par l'épreuve, elle envisagea un jour par désespoir après avoir vendu le peu de choses qu'elle possédait pour survivre, de tuer ses deux enfants et se suicider ensuite.
C'est alors que l'épicier prit pitié d'eux. L'homme était un mutilé de guerre mais Natalia accepta de se remarier avec lui reformant ainsi un semblant de famille.
Elle raconte tout cela en direction de ce jeune homme
( Grégor Daronian ) qui l'écoute sans rien dire, assis à proximité, recueillant les confidences de cette femme éprouvée comme tant d'autres à cette époque.
La scénographie est basique, une simple estrade sur laquelle figure une chaise, la robe blanche de mariée suspendue telle un souvenir constant et puis cet oiseau empaillé, symbole d'un passé qui hante la mémoire …
Martine Pascal se révèle sobre et tragique et le texte âpre est cependant grâce à elle d'une incroyable fluidité. Vous n'avez plus que jusqu'au 11 Mars pour aller l'applaudir. Par conséquent, faites vite !
Simone ALEXANDRE
15:59 Publié dans THEATRE | Lien permanent