31/05/2013
Coco perdu de Louis Guilloux
LUCERNAIRE
Centre National d'Art et d'Essai
53, rue Notre Dame des Champs
75006 PARIS
(M° Vavin ou N.D.des Champs)
Loc. 01 45 44 57 34
www.lucernaire.fr
du mardi au samedi à 21h.
jusqu'au : 29 juin 2013
d'après le roman de Louis Guilloux
Adaptation et interprétation : Gilles Kneusé
Mise en scène : Thierry Lavat et Gilles Kneusé
Coco, Cocotte, petits mots gentils, expressions tombées en désuétude. Depuis la chute en nombre de communistes ? ...
Ce n'est pas exclu.
Ce coco là, vient d'accompagner en gare sa femme, Fafa (rassurez-vous, nous en resterons là pour les diminutifs du même cru) et notre homme se retrouve brusquement seul, après un crochet qu'elle a voulu faire en direction de la boîte à lettres. L'épouse a caché le nom du destinataire de la missive qu'elle tenait absolument à poster avant de partir et l'époux quelque peu désemparé, s'imagine que le courrier lui était destiné ... pour après ! Une surprise en quelque sorte ? Là dessus, il n'aura pas entièrement tort.
Que fait un homme habitué à être accompagné quand brusquement il se retrouve seul ? Il erre ... dans un premier temps, puis essaie de se convaincre que le célibat a du bon, sans toutefois parvenir à se persuader totalement. Ah ! la force de l'habitude ! ... Après des tentatives de dialogues plus ou moins satisfaisantes, il finira par soliloquer. Toutes les petites péripéties de la vie serviront alors à établir un constat puis un bilan.
C'est tout à la fois drôle, un peu triste et très porteur de signification. Sommes nous nombreux encore à classer celui qui écrivit " Le pain des rêves " et " Le sang noir " (pour ne citer que ces deux là) parmi nos auteurs favoris ? Je n'en jurerais pas, hélas, pour les raisons évoquées plus haut car une certaine couche sociale est quelque peu en panne de représentants littéraires et ceci explique cela, peut-être ? N'importe, retrouver ces écrits dans la bouche de Gilles Kneusé sonne juste, véridique, nous rappelant que la poésie peut se nicher aussi dans le quotidien si dérisoire soit-il.
Après un démarrage un peu confus, le spectateur ayant besoin de se réhabituer à ces phrases dépourvues de négation qu'affectionnait également Céline, le comédien capte de plus en plus le public, qu'il fait réellement sien - ce - avec naturel, créant ainsi complicité et sympathie. A découvrir ou retrouver avec un bonheur certain.
Simone Alexandre
www.theatrauteurs.com
11:03 Publié dans THEATRE | Lien permanent