05/06/2013
Phèdre le matin
La Maison des Métallos
94, rue Jean-Pierre Timbaud
75011 PARIS
(M° Couronnes)
les mercredi, jeudi & vendredi à 10h.
le samedi à 14h.30
jusqu'au : 29 JUIN 2013
Durée : 45 mn
Conception, écriture et mise en scène : Marie Piemontese
Interprétation : Isabelle Lafon, Anastasia Baraviera, Stéphane Marjan
Musique originale : Anastasia Baraviera
Quoique l'on fasse, où que l'on aille, tout nous ramène à l'écran et à internet et ce, ad nauseam. Pourtant si l'on préfère aller au théâtre plutôt qu'au cinéma c'est bien parce que nous sommes persuadés que rien ne remplacera jamais la présence physique de l'acteur. Nous respirons en même temps que lui le même air, nos coeurs battent à l'unisson, ce que l'art de la projection ne saurait produire ...
En outre, une représentation théâtrale a généralement besoin de la nuit pour que la magie s'opère tant sur scène que dans la salle.
Ici, l'approche est différente ... Phèdre n'est en réalité qu'un prétexte alors que c'est surtout une histoire obsessionnelle dont il est question. Une femme est amoureuse d'un jeune homme et comme elle se heurte à des interdits, (en subsisterait-il encore à notre époque ? ...) l'exutoire passera par la photographie. Cette Diane chasseresse va donc traquer sa proie chaque nuit, capturer son image et s'en repaître au petit matin.
De cette forme d'intellectualisation amoureuse naîtra le texte en ce 21ème siècle où le besoin de l'autre s'exprime le plus souvent par des échanges virtuels. Hippolyte est ici un fantôme, une ombre qui passe sans jamais s'arrêter, porté par son insouciante jeunesse.
Ce personnage, " mi-prince, mi-princesse ", à la flagrante androgynie n'est en fait que la forme rêvée de l'amour éternel. Le schéma habituel de la tragédie classique est ici absent et le trio, Phèdre, Hippolyte, Aricie aura la consistance d'images qui passent comme cette projection sur les murs et même au plafond tant il est vrai que par internet (pardonnez la trivialité du propos) on s'envoie en l'air comme on peut ! " Autre temps, autres moeurs " - il y a quelques décennies, les metteurs en scène obligeaient les comédiens à adopter sur scène la position horizontale maintenant, les mêmes doivent passer par l'écran. Les modes d'expression se succèdent mais les textes restent fort heureusement et celui-ci mérite notre attention. Contrepoint réussi, la partition jouée au violoncelle qui, par une pointe de nostalgie, poétise le tout.
Simone Alexandre
www.theatrauteurs.com
11:03 Publié dans THEATRE | Lien permanent