10/12/2014
L'inattendu de Fabrice Melquiot
6, avenue Maurice Ravel
75012 PARIS
(M° Porte de Vincennes)
loc. 01 44 75 60 31
Du mardi au samedi à 20h.30
Dimanche à 15h30
Du 2 au 14 DÉCEMBRE 2014
Mise en scène / scénographie : Arnaud Beunaiche
Interprétation : Lucilla Sébastiani
Voix-off : Erwan Orain
Tout en fredonnant une complainte nostalgique, Liane range inlassablement des vêtements d'homme, ... les hume parfois à la recherche d'une odeur spécifique, celle de leur propriétaire disparu. Cette femme blanche vit en Louisiane, recluse en ce bayou, attendant désespérément le retour improbable de celui qu'elle a aimé et dont elle cultive le souvenir : passionnément !
Après sa disparition inexpliquée, elle ressemblait à cet arbre aux branches mortes, insolite en cette maison située en bordure du fleuve mais qui avait pris racine là et tendait ses branches vers le ciel comme des bras exprimant une terrible supplication. Les propos que l'on entend frisent parfois le délire … Quels sont ces flacons de couleurs, accrochés à l'arbre en un dérisoire Noël ? Existent-ils vraiment ou bien ne sont ils que les reflets du fleuve qui coule à proximité ?
- " Trop d'amour, ça coupe le souffle (dira t-elle), c'est normal. "
Elle évoque parfois ces bras couleur de nuit qui l'emprisonnaient et ces mains immenses qui désormais ne se posent plus sur elle. Alors elle imagine qu'il vient lui rendre visite la nuit mais au réveil il ne reste que l'absence ...
Quand elle recommencera à sortir, un garçon boucher, ancien fleuriste viendra vers elle avec un bouquet de tulipes mais non, personne ne peut remplacer son tigre disparu. Alors en un sursaut d'énergie elle qui est désespérée ira durant 5 ans en direction des pays en guerre pour prendre des photos, rapporter des témoignages et puis ayant presque épuisé la liste des malheurs, elle reviendra à son point de départ.
Le pont qui menait à ce retour au passé a disparu mais un homme arborant le sourire de quelqu'un qui a avalé un boomerang, (dixit) va lui faciliter le passage …
Nous ne saurons jamais ce qui appartient au rêve ou à la réalité. Peut-être ne s'agit-il que de purs fantasmes ? Quelle importance ! L'essentiel est ce qui est dit et Lucilla Sébastiani tour à tour, par le biais d'une douceur nostalgique ou celui de ses éclats de violence véhicule ce texte en faisant corps avec lui. À voir mais faites vite car dimanche aura lieu la dernière représentation et qui sait ? … Peut-être à bientôt, en un autre lieu ...
Simone Alexandre
( photos : Yves et Lucile Mernier )
15:33 Publié dans THEATRE | Lien permanent