24/04/2015
Music-Hall de Jean-Luc Lagarce
LA MANUFACTURE des ABBESSES
7, Rue Véron
75018 PARIS
(M° Abbesses ou Blanche)
loc. 01 42 33 42 03
http://www.manufacturedesabbesses.com/
mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 19h
jusqu'au : 13 JUIN 2015
Mise en scène : Véronique Ros de la Grange
Jeu : Jacques Michel
C'est un texte cruel car d'une terrible lucidité, sorte de constat des illusions perdues, bilan d'une existence.
Barbara avait parfois des difficultés avec le piano mis à sa disposition … Ici, il sera question d'un tabouret.
Les tournées présentent souvent des aléas et les carrières encore plus. La théorie du genre étant à la mode, beaucoup de metteurs en scène surfent sur cette vague, qui passera évidemment… Mais en attendant, sacrifions à l'air du temps et découvrons ce personnage, juché sur ce quadripode piédestal.
La Fille, puisqu'elle est désignée ainsi, n'est plus de première jeunesse et sa silhouette un peu lourde est contenue dans une robe noire agrémentée d'un collier à triple rang de perles, sourire crispé sous une coiffure à accroche-coeurs. Les jambes toutefois sont encore très belles et croisées très haut.
" Ne me dis pas que tu m'adores … "
Ce refrain reviendra de façon ponctuelle tout au long du spectacle, à l'instar de ces souvenirs inlassablement évoqués.
( Qui se souvient vit encore un peu en perdurant.)
" Ne laisse pas mourir nos rêves, de temps en temps, rappelle-toi " ...
Le comédien - oui, car c'est un homme - distille le texte " de façon lente et désinvolte " … C'est du moins son objectif.
Quant à être gracieux, son personnage le fut sans doute mais en une autre vie.
Où sont donc passés ces deux boys si souvent évoqués qui le suivaient alors à quatre pas de distance ?
Evocation des vicissitudes de tournées : plateau trop petit, tabouret absent ou inadéquat jusqu'à ce que La Fille se décide à s'en offrir un, qui l'accompagnera partout. C'est plus prudent. Elle ferait bien de même avec la bande sonore mais là, les magnétos à bandes sont trop chers, il faudra donc apprendre à faire sans.
- " Bon ! j’y arriverai " conclut notre baroudeuse qui en a vu d'autres ...Toujours rester lente et désinvolte, c'est le maître-mot, lequel permet de tout supporter y compris les bombardements de projectiles sur scène.
Et puis, il y a les pompiers et leurs règles de sécurité. Or comment un tabouret serait il spontanément inflammable ? Auquel cas, la robe le serait aussi ! Seul le public a le pouvoir de s'enflammer, hélas ce n'est pas toujours le cas aussi resterons nous lente et désinvolte ...
Comment tout cela va-t-il finir ? … Ne comptez pas sur moi pour vous le dire. Le théâtre se situe à deux pas de l'église des Abbesses et si vous prenez ce chemin sachez que vous avez d'ores-et-déjà ma bénédiction. Amen !
( Non mais, et puis quoi encore ? ) …
" Ne me dis pas que tu m'adores … "
Simone Alexandre
09:43 Publié dans THEATRE | Lien permanent