13/06/2018
L'Etabli d'après le roman de Robert Linhart
THEATRE de l'EPEE de BOIS
Cartoucherie
Route du Champs de Manoeuvre
75012 PARIS
( M° Château de Vincennes
puis navette ou autobus 112 )
Loc. 01 48 08 39 74
Jeudi & vendredi à 20h30
Samedi : 16h - 20h30
Dimanche à 16h
jusqu'au : 1er JUILLET 2018
ensuite, du 6 au 29 juillet 2018 au FESTIVAL d'AVIGNON
PRESENCE PASTEUR (Grande Salle)
tous les jours à 12h50 (relâche le lundi)
Adaptation : Marie-Laure BOGGIO & Olivier MELLOR
Mise en scène : Olivier MELLOR
avec Aurélien Ambach-Albertini, Mahrane Ben Haj Khalifa, François Decayeux, Huges Delamarlière, Romain Dubuis,
Eric Hémon, Séverin " Toskano " Jeanniard, Olivier Mellor, Stephen Szekely, Vadim Vernay,
et la voix de Robert LINHART
Les intellectuels qui choisirent de s'immerger dans le monde ouvrier, qui y plongèrent tel en l'Enfer de Dante, pensaient-ils réellement en résoudre la problématique ?
Nous ne savons que trop combien l'aboutissement d'une utopie se solde le plus souvent par un échec sinon par une possible récupération.
Avant Robert Linhart, Simone Weil ( pas la dame qui s'apprête à reposer au Panthéon ) mais la philosophe mystique, paya cette expérience de sa vie.
Au pétard mouillé que constitua Mai 68, succéda un libéralisme sauvage dont nous mesurons actuellement les effets …
La majorité des ouvriers travaillait alors à la chaîne condamnés à ces éprouvantes 3 x 8 ( qui hélas, ne sont pas complètement obsolètes ) mais modifiées par la présence de robots destinés à améliorer ( sic ) la production.
L'homme en est-il plus libre pour autant ?
Il est permis d'en douter.
Or cette période de notre Histoire baptisée,
" les 30 Glorieuses " avait convaincu les hommes que le travail était le fondement de la liberté, laquelle se résumait par un peu plus de confort en ce peu de loisirs qui restait à chacun, ce à grand renfort d'endettement personnel.
De distingués économistes se sont ingéniés à nous démontrer que les théories de Marx n'étaient plus d'actualité, de même que les religions n'avaient plus aucun pouvoir. Il ne suffit que de constater ce qui se passe dans le monde actuel pour être convaincus du contraire.
La célèbre " dodoche "...
( c'est ainsi que l'on surnommait la 2 cv ) n'est plus depuis longtemps qu'une croquignolesque pièce de musée, les voitures devenant peu à peu électriques, en attendant qu'un autre mode de déplacement leur succède car nous sommes d'évidence en période de transition avec tous les dangers et les incertitudes qui en découlent.
Reprenant ce texte paru aux Editions de Minuit en 1978, Olivier Mellor nous offre ce regard rétrospectif sur la classe ouvrière dans l'enfer des usines où régnait un bruit insupportable, où il était de mise de " mettre les mains dans le cambouis " où les gestes se devaient d'être répétitifs en un sur place effectué par ces travailleurs condamnés à vivre en vase clos 11 mois par an, afin que d'autres puissent en récolter les bénéfices ...
( photos : Ludo Leleu )
Des hommes et des femmes se sont battus pour améliorer leur sort avec parfois quelque succès et plus souvent le licenciement pour prix de leurs efforts.
En Europe, le travail des enfants est interdit mais perdure sous d'autres cieux de même que des enfants font la guerre car l'exploitation inhumaine de l'homme par l'homme n'est pas terminée.
On distribue désormais les diplômes comme médailles en chocolat mais ce genre de denrée ne tient pas au ventre …
Il y a 50 ans puisque nous commémorons mai 68, il était encore facile de trouver du travail armé de courage et de sa seule bonne volonté.
On apprenait alors un métier " sur le tas " avec pour perspective, l'expérience aidant, de gravir les échelons menant à une relative aisance. L'ascenseur social n'était pas encore en panne comme aujourd'hui.
Avec le mondialisme, la société actuelle est complètement différente et bien malin qui pourrait dire que nous avons gagné au change ! Car, que vaut-il mieux : un travail éreintant ou pas de travail du tout ? Je vous laisse juges.
En attendant vous pouvez prendre le chemin qui mène au théâtre de l'Epée de Bois ce, jusqu'au 1er Juillet prochain.
Je ne saurais trop également vous conseiller de lire le livre de Robert Linhart qui se trouve encore facilement.
Simone Alexandre
12:06 Publié dans THEATRE | Lien permanent