13/09/2018
ICH BIN CHARLOTTE de DOUG WRIGHT
THEATRE DE POCHE
MONTPARNASSE
75, boulevard du Montparnasse
75006 PARIS
(M° Montparnasse-Bienvenue)
LOC. 01 45 44 50 21
Pl. de 10 à 35€
http://www.theatredepoche-montparnasse.com/
Du mardi au samedi à 21h
Dimanche à 15h
Adaptation : Marianne FROVES
Mise en scène : Steve SUISSA
avec : Thierry LOPEZ
PRIX PULITZER 2004 du texte dramatique
( photos : Svend ANDEREN )
En cas de grave désaccord entre physique et mental, l'être - qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme - se sent piégé par sa propre enveloppe charnelle.
Ce fut le cas de Lothar Berfelde, dont le père militant nazi voudra ( en vain ) l'inscrire aux Jeunesses hitlériennes.
( Il semble qu'en ce domaine, Benoît XVI ait eu moins de chance que lui ! )
Choisissant de s'habiller en femme, Lothar deviendra Lottchen avant de prendre définitivement le nom de Charlotte von Mahlsdorf
( en référence au quartier berlinois où il vivait.)
Le comédien Thierry Lopez à la mince silhouette, apparaît juché sur des escarpins, vêtu d'une longue robe noire, le cheveu ras et le menton bleu car, comme il le précise : il a voulu investir le personnage " de l'intérieur. "
Etrange destin que celui de cet homme qui, à l'époque où le sort des triangles roses ne valant guère plus que celui des porteurs d'étoile jaune, parviendra à traverser indemne le nazisme puis après l'intervention des forces russes, se jouera de la STASI avec laquelle il entretiendra, il est vrai, des rapports assez troubles …
Car Lothar, alias Charlotte avait décidé de sauver les meubles dans toute l'acception du terme puisqu'il collectionnait ceux des familles juives déportées. Il en posséda tellement qu'il fut à même de créer un musée ( Le Gründerzeit Museum à Berlin-Mahlsdorf ) ce qui lui valut d'être décoré (e) de la Croix fédérale du Mérite en 1992 !
Quand le journalisme d'investigation dénoncera ses liens avec la sinistre STASI il devra s'exiler en Suède et ne reviendra dans la capitale allemande qu'en 2002 où là, il sera emporté par une crise cardiaque.
Singulière démarche que celle de cet homme qui vécut sa vie durant, déguisé en femme mais rappelez-vous, il y eut un précédent célèbre en la personne du chevalier d'Eon ( Charles Geneviève de Beaumont ) espion lui aussi, lequel en dépit des services rendus à la couronne ne finira pas ses jours " en odeur de sainteté. "
Quelque soient vos convictions et quoique l'on pense du personnage,
( en accord ou pas avec le pape François ... ) la performance du comédien est à saluer et je ne saurais trop vous conseiller de l'aller applaudir car il le mérite au delà de l'imaginable !
Simone Alexandre
10:42 Publié dans THEATRE | Lien permanent