08/03/2020
UN ESPOIR, les trois reflets d'une adoption de Wendy Beckett
ATHENNE THEATRE
LOUIS JOUVET
7, rue Boudreau
Square de l'Opéra
Louis Jouvet
75009 PARIS
( M° Opéra )
LOC. O1 40 03 72 23
https://www.athenee-theatre.com/
Mardi à 19h
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 20h
du 4 au 20 MARS 2020
Ecrit et mis en scène par Wendy BECKETT
Traduction : Dominique HOLLIER
avec Hélène BABU, Christine GAGNEPAIN et Rebecca WILLIAMS
La perfection est-elle concevable en ce monde ? …
Nous croyons tous faire de notre mieux avec les moyens du moment.
Peut-on blâmer cette femme qui a eu un enfant trop tôt et n’a pu l’élever ? Elle traînera cette culpabilité sa vie durant.
Au moins n’a t’elle pas recouru à une « faiseuse d’ange « !
Ensuite, il a fallu se reconstruire, créer un semblant d’ordre au moyen de ce puzzle désarticulé.
Quelque part - ailleurs - une autre a pris le relais, remplaçant la mère biologique tout en se reconstruisant elle-même aussi. Deux situations problématiques avec l’enfant devenue adolescente, laquelle n'a que trop tendance à éprouver un sentiment de manque, en dépit de tout ce qui lui est fourni.
Voici donc trois portraits de femmes, trois caractères féminins que le Sort n’a pas épargné.
Minette ( Hélène Babu ) est une splendide quadragénaire qui vit avec cette fillette adoptée. On comprend qu’elle n’a jamais pu engendrer et qu’elle continue à chercher l’homme idéal sans parvenir à le trouver.
Afin de gagner sa vie et celle de la jeune fille, elle invente des modèles de robes qu’elle réalise elle-même. Ensuite pour s’étourdir, elle sort le soir ( trop souvent ) avec l’ami du moment, au grand dam de Deidre ( Rebecca Williams ) qui cherche à la retenir auprès d’elle, se sentant abandonnée et jalousant ces sorties.
Un personnage fantomatique va ponctuellement ( pour nous ) faire son apparition, ayant troqué son nom initial pour celui pour le moins inquiétant de Harpie. Elle fouille alors dans la poubelle de ses souvenirs … Elle envoie des lettres aussi, tant à Minette qu’à Deidre, perturbant l’une et l’autre par ses interventions.
Mère et fille sont souvent en conflit et ici le problème est triangulaire bien que l’une des deux adultes soit absente.
Comme toujours, Wendy Beckett excelle à brosser les caractères, à analyser les situations, à flirter avec l’étrange, le presque fantastique, parfois ...
Ce drame car c’en est un, nous prend littéralement aux tripes. L’auteure saura habilement convoquer conciliation et sérénité le moment venu.
( photos : Julian Villalba )
Une fois la pièce terminée, les personnages ne nous auront pas quittés et nous accompagneront encore longtemps …
C’est la troisième fois que cette auteure est jouée en ce lieu, mise en scène par elle-même et il convient de féliciter L’Athénée Théâtre de ce choix.
Simone ALEXANDRE
15:34 Publié dans THEATRE | Lien permanent