24/10/2015
NEIGE NOIRE variations sur la vie de BILLIE HOLIDAY
LUCERNAIRE
53, rue Notre Dame des Champs
75006 PARIS
( M° Vavin ou N.D.des Champs)
loc. 01 45 44 57 34
A 21h. du mardi au samedi
A 19h. le dimanche
Du 21 Octobre au 6 Décembre 2015
Durée : 1h.15
Texte et mise en scène : Christine POUQUET
avec Samantha LAVITAL et Rémi COTTA ou Philippe GOUIN
Un mur de valises … ( en fond de scène ) cliquetis d'une machine à écrire puis des mains apparaissent mimant ces gestes déjà lointains de dactylographe.
Billie chante sa solitude a cappella.
Son partenaire masculin ( Philippe Gouin ) est un extraordinaire danseur ! A lui seul, il fait mentir le dicton noir affirmant - souvent à juste titre - que les blancs ont le cul vissé.
Alternant jeu et chansons, Samantha Lavital raconte la vie de Billie Holiday, mieux, l'incarne sous nos yeux avec brio tant par la voix que par les compositions scéniques qu'elle nous fournit.
C'est ainsi que nous ferons la connaissance de sa grand-mère qui compta tant pour elle, jusqu'à ne pouvoir s'en détacher … Image sortie de l'imagination romantique de la chanteuse ? Peut-être, mais qui est lourde de signification.
Ne pouvant dormir qu'assise, tout comme Alexandra David-Néel, qui passait ses nuits dans une chaise-longue, sa grand-mère centenaire ne quittait plus son rocking-chair.
Le propriétaire blanc, lui avait fait 16 enfants et elle portait les initiales du maître tatouées sur un bras. La petite Billie qui à l'époque se nommait encore Eleonora Fagan fut violée par un voisin à l'âge de dix ans … tandis que sa mère travaillait la nuit dans une maison close.
Très tôt indépendante, la fillette voulu retrouver son père Clarence Holiday guitariste de jazz dont elle avait sans nul doute hérité du talent et elle partit pour Harlem. Nous allons la suivre dans toutes ses péripéties, et son partenaire incarnera avec brio et une incroyable fantaisie, les personnages masculins croisés par elle, à commencer par Lester Young bien sûr, peut-être le seul sur lequel elle pouvait réellement compter ?
Son parcours fut semé d'embûches, en cause : le racisme évidemment, les drogues de toutes sortes dont elle usa et abusa car on ne devient pas chanteuse de jazz en buvant de l'eau pure, avec cette musique qui demande que l'on se surpasse chaque soir ! ...
C'est à ce prix qu'elle et beaucoup d'autres ont gagné leur immortalité.
Un double et immense bravo en direction de Samantha Lavital dont la voix prenante et le jeu intelligemment mis au point se trouvent mis en valeur par la tourbillonnante fantaisie de son partenaire, Philippe Gouin.
A voir et revoir ( why not ? ) tant on y prend plaisir.
Simone Alexandre
10:11 Publié dans SPECTACLE MUSICAL | Lien permanent