23/01/2015
Les saisons, Vivaldi Piazzolla
5, rue des Vignes
75016 PARIS
M° La Muette ou Passy
RER C1-3 Boulainvilliers
Tél. 01 42 88 64 44
À 21h du mardi au samedi
À 17h le samedi
Relâche le 6 février
Pl. 30€ & 35€
- de 26 ans : 10€
jusqu'au : 22 FÉVRIER 2015
de Marianne Piketty & Le Concert Idéal
Mise en scène : Cécile Jacquemont
avec Irègne Jacob (narration) - Marianne Piketty (violon et direction musicale) - Lurent Corvaisier (illustration en direct)
(photo : Amaury Vaslion)
Depuis le 21 janvier et jusqu’au 22 février prochain, le Théâtre du Ranelagh produit à 21 h un « OTNI », soit un « objet théâtral non identifié », intitulé « Les saisons – Vivaldi Piazzolla ».
Disons-le tout net, ce spectacle musico-« poético »-pictural nous paraît être assez peu abouti, même s’il convient de placer tout à fait à part la prestation musicale du groupe « Le concert idéal », ensemble à cordes dirigé par Marianne Piketty, qui n’est pour rien dans cette approximation. Fort au contraire, tout repose sur la qualité et le talent de ces sept musiciens.
Le titre est plaisant qui laisse entendre que nous allons voyager d’un continent à l’autre, entre Argentine et Italie. Las ! nous redescendons vite de cet espoir car Irène Jacob, que nous avons connue plus inspirée dans ses choix et dans ses interprétations nous débite un texte plus ampoulé et prétentieux que poétique, qualité à laquelle il paraît pourtant prétendre…
Au vrai, ce texte nous a paru être sans queue ni tête, sans colonne vertébrale, sans vocabulaire, bref une enfilade de mots à la manière d’un reportage télévisé sur une chaîne d’information permanente : du vide avec rien autour, pour reprendre une définition de Raymond Devos.
Carl Norac est l’auteur de cette prose. Il paraît qu’il est couvert de prix littéraires. Nous n’aurons pas la cruauté de lui rappeler ce que Paul Léautaud disait des auteurs décorés…
Dans une mise en scène assez peu visible, ce qui n’est pas toujours une qualité, assurée par Cécile Jacquemont, notre diseuse, contrainte parfois pour suggérer une action à des attitudes assez peu élégantes, évolue comme elle peut entre les sept musiciens, toujours irréprochables, et un peintre, Laurent Corvaisier, qui part d’un grand écran blanc pour le couvrir d’illustrations faites de couleurs criardes, et de formes propres à évoquer les arts d’Amérique du Sud. Cela confère au tout un caractère plus proche du numéro de cabaret, un peu vieillot, que d’un spectacle théâtral.
( photo : Ben Dumas )
En revanche et fort heureusement, il y a Marianne Piketty et son violon avec son ensemble, « Le concert idéal », dont le nom est une promesse tenue.
Grâce à eux tous, nous voyageons d’un continent à l’autre et les passerelles entre Vivaldi et Piazzolla se donnent à entendre pour le plus grand bonheur du spectateur, qui doit avant tout être un auditeur.
Si nous voyons bien le pari qui a été engagé ici de faire s’entrecroiser au travers du rythme des quatre saisons la musique, la peinture, le récit, et, disons, le mouvement, tout cela paraît être une bonne idée inaboutie.
Peut-être la danse eût elle remplacé sans préjudice les mots, peut être le peintre à l’œuvre est-il plus gênant que contributeur, peut être le fil conducteur de la narration est-il surtout un fil perturbateur… En tout état de cause, de ce spectacle curieux qui n’a pas su atteindre notre sensibilité, il reste la musique. Et si d’aventure nos musiciens recherchent des saisons, il en reste chez Verdi, dans « Les Vêpres siciliennes », Tchaïkovski aussi a écrit sur ce thème, d’autres aussi certainement, qu’ils pourraient utilement contribuer à faire connaître et à mêler à leur tourbillon.
© Frédéric Arnoux
12:24 Publié dans SPECTACLE MUSICAL | Lien permanent