28/09/2015
Une laborieuse entreprise de Hanokh Levin
THEATRE de POCHE
75, boulevard du Montparnasse
75006 PARIS
(M° Montparnasse-Bienvenue)
Loc. 01 45 44 50 21
http://www.theatredepoche-montparnasse.com/
Pl. 24€ - T.R. 18€
- 26 ans : 10€
A 21h du mardi au samedi
A 15h le dimanche
jusqu'au : 29 NOVEMBRE 2015
Texte français de Laurence Sendrowicz aux Editions Théâtrales
Mise en scène : Myriam Azencot
avec Yann Denécé, Luciana Velocci Silva et Cédric Revollon
Durée : 1h20
( photos : Jean Henry )
Voilà une pièce délicieusement vacharde en comparaison avec laquelle le duo Signoret-Gabin dans " Le Chat " de Granier-Deferre ferait presque figure de simples amabilités conjugales.
Truculent jusqu'à l'obscène, Hanokh Levin ne mâche pas ses mots. 30 ans de mariage équivalent à 30 ans de bagne, vu du côté masculin car l'homme reste un chasseur inassouvi et la femme l'obstacle à son Destin.
Le lieu de résidence dans lequel nous pénétrons est un infâme bric-à-brac où le lit voisine avec le frigo en passant par la planche à repasser. Camping permanent qui symbolise cependant le confort indispensable à l'époux qui hésite à s'en éloigner.
- Leviva ( Luciana Velocci Silva ) arbore une coiffure apocalyptique et traîne dans un peignoir à fleurs qui n'eut pas manqué d'inspirer Aznavour …
- Yona Popokh ( Yann Denece ) présente la démarche chaloupée et les éclats de voix de ceux qui demandent à l'alcool d'assoupir les problèmes.
Il y a immanquablement dans toute existence un moment où l'on se dit que l'on n'a rien fait de sa vie comparativement à ce qu'on avait prévu avant que la maturité nous tombe dessus sans crier gare !
Or si un couple est toujours seul face aux autres, c'est également cette confrontation qui cimente son existence et quand Gounkel ( Cédric Revollon ) viendra jouer les intrus en pleine nuit, nos deux époux jusque là divisés feront bloc face à lui.
L'auteur ne s'embarrasse pas de nuances, il nous livre les situations à l'état brut, la subtilité des intentions se situant au second degré. C'est l'angoisse existentielle du couple qu'Anokh Levin nous livre ici. En dépit de cette " guerre domestique " une sourde tendresse se dégage des paroles les plus injurieuses car ces deux là sont enchaînés l'un à l'autre pour le meilleur et ... surtout pour le pire !
Ce théâtre flirte avec le grotesque mais reste avant tout profondément humain et la puissance d'expression de ces comédiens fait ici merveille. Ma seule petite réserve se situera dans la scène de fin, à mes yeux un peu trop kitsch, ce qui ne saurait remettre en question tout le plaisir pris tout au long de la pièce menée de main de maître par Myriam Azencot.
Simone Alexandre
10:51 Publié dans THEATRE | Lien permanent