16/04/2019
L'ECRAN DE MAX de Cécilia MAZUR
STUDIO HEBERTOT
78bis, boulevard des Batignolles
75017 PARIS
(M° Villiers / Rome)
LOC. 01 42 93 13 04
https://www.studiohebertot.com/
Mercredi & Samedi à 17h
Durée : 1 heure
Mise en scène : Tony HARRISSON
avec Titouan LAPORTE ( Max )
Nadège PERRIER ( La mère de Max )
Guy AMRAM ( Le père de Max )
Au Japon, on désigne l'état dans lequel a sombré Max,
" hikikomori " ou la vie cloîtrée choisie par quelques adolescents vivants en retrait dans leur chambre, ce qui vaut toujours mieux qu'un seppuku car moins définitif !
Or ici, c'est l'addiction à internet et aux jeux vidéo que Cécilia Mazur a voulu dénoncer.
Chaque adulte se souvient de cette période difficile de l'adolescence laquelle se manifeste le plus souvent par le rejet de la société qui lui est imposée.
Cette fois le problème est plus complexe car loin de rejeter son époque, Max y adhère complètement en utilisant la technologie offerte ; c'est juste que son comportement est excessif.
Un accident de sport, un échec amoureux et il n'en faut pas plus pour qu'il referme le cercle sur lui.
Si ce phénomène comportemental n'était pas aussi répandu on pourrait conclure que les conditions familiales en sont responsables.
Un père qui est presque toujours absent, qui travaille même le dimanche - c'est du moins ce qu'il dit - et la mère qui forcément se pose des questions, sombre peu à peu dans l'alcoolisme …
( à chacun sa tentative de sortie ! )
En semblables circonstances nous avons toujours tendance à accuser les victimes, à les taxer de manque de volonté, or en agissant de la sorte, nous nous préoccupons des effets et non de la cause.
Maintenant, faut-il accuser Alan Turing d'être à l'origine des troubles actuels ? … L'homme a payé assez cher le droit d'être tranquille.
En réalité, les addictions ( il en existe de toutes sortes et il serait inutile de les énumérer ) ne correspondent qu'à une fuite ( non en avant ) mais plutôt à une plongée face à une situation qui dépasse qui en est l'objet. Ici, le caractère ludique de la chose en aggrave l'emprise et de ce fait, les conséquences.
Les adultes sont ils plus sages que leurs enfants ? Certes non ! Il ne suffit que de les voir chaque jour, avancer sur les trottoirs de nos villes, le smartphone en main, les yeux rivés sur l'écran, de faire le compte d'occupants de la voiture du métro où l'on se trouve lesquels agissent presque tous de même sorte. C'est purement et simplement consternant.
Chaque soir au théâtre, une annonce n'est-elle pas nécessaire pour conseiller aux spectateurs d'éteindre cet engin de malheur pendant la représentation ? Et certains persistent à ne pas en tenir compte ...
Nous sommes devenus esclaves de la technologie qui nous est présentée comme un progrès irréversible et je doute que les débats qui sont organisés en fin de spectacle soient susceptibles de nous aider à y voir plus clair en un monde où d'invisibles décideurs se veulent maîtres de nos destins.
Si au moins ce spectacle pouvait amener certains à réfléchir … " Indignez vous " conseillait Stéphane Hessel - non, réveillez vous tout simplement. Ces trois comédiens aidés de l'auteur et du metteur en scène vous aideront peut-être à y parvenir ? C'est en tout cas une pièce à voir.
Simone ALEXANDRE
13:06 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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