21/03/2019
Ma grammaire fait du vélo, de et par : François Mougenot
THEATRE ESSAION
6, rue Pierre-au-Lard
75OO4 PARIS
(M° Rambureau ou
Hôtel de Ville)
LOC. 01 42 78 46 42
Pl. 20€ - T.R. 8/15€
https://www.essaion-theatre.com/
chaque samedi à 17h30
jusqu'au : 27 AVRIL 2019
Texte et interprétation : François MOUGENOT
Mise en scène : Caroline DARNAY
Certaines expressions sont désormais oubliées car frappées d'obsolescence.
Ainsi, à une époque à la fois proche et lointaine - tout allant si vite désormais - quand quelqu'un était dérangé par une quelconque indiscrétion, il lui était loisible de répondre,
" Est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ? "
( une insolence en valant bien une autre )
... d'autant que les grand-mères à l'époque se déplaçaient plutôt en fauteuil roulant !
Le souvenir de cette facétie est sans nul doute revenu à l'esprit de François Mougenot d'où ce titre destiné à - de prime abord - en étonner plus d'un.
C'est donc en militant actif contre le linguicide du français que notre auteur-interprète jonglera pour nous avec habileté et précision parmi les méandres de la langue actuelle car n'est pas rappeur qui veut.
Depuis au moins un demi-siècle ( avec l'arrivée du rock ) l'invasion d'abord sournoise puis galopante de la langue anglaise transformée peu à peu en franglais a joué des coudes pour s'imposer sur notre territoire afin de bouter hors de France le beau langage qui jadis fut tant prisé ce, jusqu'en la Cour de Russie.
Vous voulez un exemple ? … au, " belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour " a succédé : " Eh ! la meuf, ch' te kiffe grave. "
Dans l'intervalle, il est vrai, un roi y a perdu la tête tandis que la démocratie du langage aggravée par le mondialisme a permis tous les débordements.
Par cette moderne vulgarisation, Molière y perd autant que Shakespeare, la langue anglaise se transformant en globish et le français en … n'importe quoi !
Mais n'allez pas croire que François Mougenot joue ici les censeurs. Il s'amuse habilement avec pour seul but de nous distraire tout en nous instruisant. Car qui maîtrise mieux que lui l'imparfait du subjonctif, lui aussi en grave danger de tomber définitivement en désuétude ?
Pour rendre cet instant privilégié plus ludique, notre auteur-interprète n'hésite pas à flirter avec les onomatopées et à pousser la chansonnette. Aussi, s'il reste encore quelques amoureux de la langue française, que ces derniers prennent le chemin qui mène à l'Essaïon, où là, ils seront pleinement satisfaits.
Simone ALEXANDRE
16:14 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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