17/03/2019
LES RIVAUX de Richard Brinsley Sheridan
ARTISTIC THEATRE
45 bis rue Richard Lenoir
75011 PARIS
(M° Voltaire)
LOC. 01 43 56 38 32
Pl. de 11 à 26€
https://www.artistic-athevains.com/
Mardi à 20h
Mercredi & Jeudi à 19h
Vendredi à 20h30
Samedi à 16h30 et 20h30
Dimanche à 16h
( relâche le lundi )
Traduction et adaptation,
Sylviane Bernard Gresh et Frédérique Lazarini
Mise en scène : Anne-Marie Lazarini
avec par ordre alphabétique,
Alix Bénézech ( Lydia)
Cédric Colas ( Capitaine Jack Absolute )
Charlotte Durand-Raucher ( Julia )
Philippe Lebas ( Acres )
Thomas Le Douarec ( Sir Anthony Absolute )
Bernard Malaterre ( Faukland )
Willy Maupetit ( Fag )
Sylvie Pascaud ( Lucy )
Catherine Salviat ( Mrs Malaprop )
Marc Schapira ( Sir Lucius )
Création : Les Athévains
Cette spirituelle comédie de salon ( l'expression n'est nullement péjorative ) nous offre une succession d'ébauches sentimentales dont le but est d'aboutir sans forcément, toujours parvenir à ses fins …
Richard Brinsley Sheridan s'attaque ici aux ridicules de la société à laquelle il appartenait et qu'il dépeint en fin observateur. Cette pièce passe donc en revue les moeurs d'une époque non exempte de préjugés et forcément de ridicules plus ou moins flagrants.
L'action se déroule à Bath ville d'eau que Sheridan connaissait bien, ce qui lui permettra de raconter sa propre aventure tout en décrivant ce à quoi il lui a été permis d'assister.
La comédie anglaise de l'époque était bien souvent un prétexte à moraliser et ce faisant, les auteurs oubliaient parfois que le but du théâtre est avant tout d'amuser ce dont notre auteur a parfaitement conscience.
Or dans cette société polie à l'extrême, les jeunes filles se devaient d'être tout à la fois romanesques, bien élevées et si possible spirituelles mais sans hardiesse aucune. Elles devaient donc honorer la famille en acceptant un bon parti.
La fantasque Lydia rêve de tout autre chose ...
En effet, l'esprit sans nul doute exalté par ses lectures ne s'est-elle pas mis en tête de refuser le riche héritier qui lui est obligatoirement destiné, décidant de lui préférer un soldat sans le moindre penny ?
Sachant cela, le capitaine Jack Absolute, amoureux fou de la demoiselle décidera de se faire passer pour un simple aspirant répondant au nom obscur de Beverley.
C'était sans compter sur la volonté de Mrs Malaprop, dont Lydia est la nièce, la vieille dame s'opposant farouchement à une telle mésalliance !
Tout cela nous est d'emblée présenté avec facétie par le dénommé Fag, domestique zélé du capitaine en question. Son digne pendant, Lucy la femme de chambre prouvera à maintes reprises qu'elle sait elle aussi manipuler situations et employeurs.
Comme le coeur n'a pas d'âge, Mrs Malaprop ne s'est-elle pas elle-même entichée d'un baronnet irlandais auquel elle adresse sous un nom d'emprunt ( Délia ) des billets enflammés rédigés en un sabir alambiqué truffé d'expressions de son cru ?
Sir Anthony, père de Jack s'entretient donc avec la dame de projets de mariage concernant le fils et la nièce, sans savoir ce qui se trame dans leurs dos. Ils ont l'un et l'autre une conception sans faille de l'autorité parentale !
Tout ce monde vivant en vase clos, nous découvrirons d'autres personnages, d'autres intrigues amoureuses sans exclure la perspective de duel qui comme chacun sait réglait parfois de façon définitive, les problèmes de l'époque.
( photos : Marion Duhamel )
Comme ils sont dix, je ne saurais ici les évoquer tous en détail d'autant qu'en metteur en scène avisé, Anne-Marie Lazarini a confié les deux rôles piliers de la pièce à des comédiens bien plus que confirmés à savoir Catherine Salviat ( sociétaire honoraire de la Comédie Française ) hilarante dans son personnage de Mrs Malaprop et Thomas Le Douarec, père de Jack dont la présence scénique s'impose à tous de façon évidente.
Les costumes réalisés par Dominique Bourde ( certains empruntés à l' Opéra de Paris ) sont superbes, la scénographie de François Cabanat est tout à la fois habile et d'un parfait esthétisme.
Les Athévains illustrent depuis leur création cet esprit de troupe qui a disparu depuis bien longtemps de nos scènes parisiennes. En allant les applaudir vous permettrez que cela perdure encore longtemps.
Simone ALEXANDRE
15:42 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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