04/10/2018
1830 tout commence ... de Manon MONTEL
Théâtre Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
(M° Rambuteau)
LOC. 01 42 78 46 42
Pl. de 10 à 25€
https://www.essaion-theatre.com/
chaque lundi et mardi à 21h
jusqu'au : 15 JANVIER 2019
Ecriture et mise en scène : Marion MONTEL
avec Stéphane DAUCH, Thomas MARCEUL et Marion MONTEL
1830 - Seconde Révolution française qui dura certes moins longtemps que la première mais comme on dit souvent " jamais deux sans trois " et 1848 en sera la preuve.
Cette période historique est actuellement à l'honneur au théâtre, la pièce de Cyril Gély et Eric Rouquette " signé Dumas " nous en offre l'illustration. ( à voir également )
Revenons donc à cette époque où la société de consommation n'existait pas encore et ne pouvait de ce fait chloroformer le peuple en l'empêchant de se soulever.
Car comme disait Brel " le monde sommeille par manque d'imprudence. "
Sans Voltaire et Rousseau sans doute l'Ancien Régime aurait-il perduré ? L'esprit des peuples est porté par l'écriture de certains génies littéraires.
Sous nos yeux, réunis en un même espace par Manon Montel, voici les trois grands auteurs alors contemporains, encore jeunes, puisqu'ils ont respectivement 26, 28 et 31 ans, voici donc George Sand, Victor Hugo et Honoré de Balzac.
Parmi la multitude d'auteurs actuels nous peinerions à réunir trois figures aussi importantes que celles-là.
Ironie du sort, le port du pantalon qui faisait partie des moeurs de George - laquelle fumait le cigare - n'est devenu absolument légal qu'en date du 4 février 2013 et ce, en dépit de la parenthèse de mai 68, c'est dire si la dame était en avance sur son temps ...
A contrario, Balzac est royaliste tandis que Hugo est l'humaniste que l'on sait, ce qui promet des échanges musclés entre les trois.
Un point commun les relie, l'amour de l'écriture et les passions amoureuses sans que l'on puisse dire avec exactitude lequel de ces deux états alimente l'autre …
En fait s'ils sont ici réunis, une scénographie sommaire par le biais de trois petits meubles mi-étagère, mi-guéridon sur lesquels ponctuellement ils s'accouderont, symbolisera Nohan, l'appartement parisien de Balzac et la tribune depuis laquelle Hugo s'exprimait.
Ce spectacle est très didactique et devrait aider à pallier les carences tant historiques que littéraires de nos jeunes têtes blondes, brunes ou rousses. Il en sera de même parmi celles qui ont blanchi, sinon toutes, du moins quelques unes.
Les deux comédiens Stéphane Dauch ( Balzac ) et Thomas Marceul ( Hugo) déploient l'un et l'autre une énergie incroyable ! Quant à Manon Montel, sa George Sand m'a parue un peu en retrait. Il est vrai que la comédienne s'était attribué le triple rôle d'auteur, de metteur en scène et d'interprète ...
( photos : Xavier CANTAT )
A part quelques anecdotes plus ou moins croustillantes, les lecteurs assidus de biographies n'apprendront rien de plus mais pourront en revanche reconnaître au passage quelques extraits de pièces adroitement glissés dans le texte.
Ce spectacle est donc laissé à l'appréciation des spectateurs et il ne fait aucun doute que la plupart d'entre eux y sera favorable.
Simone Alexandre
13:56 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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