12/03/2018
Pour trois soeurs (d'après Tchekhov) conception : Agnès Bourgeois
Théâtre de Belle Ville
94, rue du Fbg du Temple
75011 PARIS
(M° Belleville)
LOC. 01 48 06 72 34
Pl. 25€ - T.R. 15€
- de 26 ans et abonnés : 10€
http://www.theatredebelleville.com/
Conception et mise en scène : Agnès BOURGEOIS
avec Valérie BLANCHON, Agnès BOURGEOIS et Muranyi KOVACS
( Photo : David SCHAFFER )
Côté jardin, un canapé, en milieu de scène - proche du public - une table basse et côté cour une sorte de catafalque blanc sur lequel repose un corps d'homme tout de noir vêtu. C'est le père des trois soeurs qui est mort ; figuration sinon intelligente du moins passive ( et pour cause ! )
Zoom sur image : les 3 Soeurs isolées vues, examinées par un microscope telles des souris de laboratoire. Tchekhov n'a rien à y gagner et Agnès Bourgeois beaucoup, le texte initial devenant thérapie.
Assez incroyablement parfois, deux spectacles en un même lieu relèvent du même ordre d'esprit. Ainsi RAPTURE de Noémie Ksicova plongeait ses racines dans un texte de Marguerite Duras, cette fois une démarche similaire trouve sa justification en la pièce du célèbre auteur russe avec cependant quelques personnages en moins …
Chacun sait qu'Anton Tchekhov était médecin, le voilà devenu psy' malgré lui. Réalité et fiction se télescopent en fusionnant car un triste événement est survenu dans la vie privée de l'adaptatrice qui trouve ici son exutoire.
" Je suis la dernière de trois soeurs. J'ai cinq ans de moins que la première et trois ans de moins que la deuxième " expliquera l'adaptatrice, metteur (e) en scène.
Par le biais de son histoire personnelle nous allons retrouver : Irina, Macha et Olga, leur complicité, leur spleen, ( comment dit-on en russe ? ) leurs fous rires aussi et quelques cris en prime car on crie beaucoup au théâtre depuis quelque temps …
( encore une mode qui passera comme les vidéos qui commencent à ne plus être systématiques )
Or si l'on se console de la mort d'un père, la disparition volontaire d'une soeur est plus difficile à assumer. La vie ne serait-elle qu'une perruque arrachée brusquement quand sonne l'heure de la vérité ?
Le rythme du début de pièce est emprunté au cinéma muet sans doute afin de créer une impression de décalage.
Les spectateurs qui ont coutume de se déplacer chaque fois qu'une pièce de Tchekhov est à l'affiche se disent - englués dans la compassion - qu'il ne serait pas en la circonstance politiquement correct d'insister sur l'absence des autres personnages.
Aussi vais-je exceptionnellement citer ici un autre média,
" Agnès Bourgeois fait entendre différemment le texte de Tchekhov, le laissant nous happer dans un univers exclusivement féminin où amour, tendresse, dépit et jalousie se mêlent adroitement " et c'est signé : Médiapart.
Cette pièce se joue jusqu'au 18 mars, les : mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 19h15, la dernière le dimanche suivant à 15h.
Simone Alexandre
10:47 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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