21/06/2017
CLAIR DE FEMME d'après Romain Gary
GUICHET-MONTPARNASSE
15, Rue du Maine
75014 PARIS
(M° Montparnasse-Bienvenue)
Loc. 01 43 27 88 61
Pl. de 11 à 26€
http://www.guichetmontparnasse.com/
les vendredi & samedi à 19h
dimanche à 15h
jusqu'au : 2 JUILLET 2017
Adaptation : Alexandra Dadier et Laurent Schteiner
Mise en scène : Alexandra Dadier
avec : Isabelle Mérie, Alessandra Puliafico, Laurent Schteiner, Diana Sakalauskaité et Guy Hassid
" Il ne suffit pas d'adorer pour aimer " ...
Par ce texte, Romain Gary pose une question essentielle : les êtres aimés sont ils ou non irremplaçables ? Certains, peu nombreux en restent convaincus tandis que la plupart de nos contemporains semblent par leur comportement prouver le contraire mais peut-être veulent ils tout simplement s'auto-persuader afin de pouvoir continuer à vivre ?
Car le fait de croire au caractère exceptionnel de celui ou celle qui vient de disparaître empêcherait irrémédiablement toute velléité de remplacement.
Un homme seul résolu à fuir son passé, s'apprête à partir pour Caracas. Il est tellement plongé dans ses pensées qu'il va par mégarde bousculer une femme dont le contenu du sac se répandra sur le sol mouillé. L'aidant à ramasser les conséquences de sa maladresse tout en prononçant confusément des excuses, Michel en profitera pour lui remettre sa carte qu'elle acceptera ainsi que la perspective de faire plus ample connaissance une autre fois.
Ce simple incident a suffi à dissuader notre homme de partir …
Une autre rencontre a eu lieu presque dans le même temps avec un dresseur d'animaux répondant au nom de Senor Galba qui lui aussi donnera sa carte à cet homme et même trois fois de suite, ce qui semble prouver que décidément la confusion règne parfois étrangement en ce bas monde.
Michel et Lydia se reverront comme prévu, échangeront le récit de leur histoire respective et constatant la rigueur du destin tenteront de se convaincre qu'ils ne se sont peut-être pas rencontrés par hasard ?
L'épouse de Michel vient de mourir en lui recommandant de la faire revivre sous les traits d'une autre femme …
De son côté, Lydia a lors d'un accident de la circulation perdu sa petite fille et tient rigueur à son mari d'avoir survécu ; elle s'est alors détournée de lui, l'abandonnant aux soins de ce personnage incroyable qu'est Sonia, sa belle-mère.
Très curieusement, Lydia va emmener Michel chez eux, le présentant comme un ami.
Alors que Michel se définit comme un faible, à savoir un être sensible et forcément hésitant, Lydia quant à elle, semble s'être verrouillée mentalement et raisonne farouchement quand il l'incite à s'abandonner à la perspective d'un futur possible.
Laurent Schteiner ( Michel ) campe ici ce personnage attachant d'homme blessé mais encore débordant d'énergie en dépit des questions qu'il se pose.
Isabelle Mérie ( Lydia ) fait certes, preuve de compassion mais on comprend très vite qu'elle balise et se protège au maximum en cherchant à se persuader qu'un nouveau départ est impossible.
Alessandra Puliafico est le fantôme de Laura qui continue à hanter l'esprit de Michel, l'accompagnant de façon constante.
Diana Sakalauskaité ( magnifique Sonia ! ) personnifie avec élégance l'indéniable charme slave de cette belle-mère accueillante au possible qui ne fait aucune objection à l'arrivée de cet intrus qu'elle adopte immédiatement ce, en dépit de la mise à l'écart du fils par son épouse.
Guy Hassid est le Sénor Galba, vieil artiste original qui sait que sa carrière touche à sa fin mais n'est préoccupé que de son chien que Michel propose un peu lourdement d'adopter plus tard alors que les événements n'arrivent pas toujours dans l'ordre prévu ...
Il n'est jamais aisé d'adapter un roman à la scène surtout quand l'espace mis à disposition est aussi restreint mais Alexandra Dadier a contré aisément toutes ces difficultés.
Il ne suffira que de vous rendre au Guichet-Montparnasse pour en être persuadés.
Simone Alexandre
10:55 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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