01/06/2017
Des hommes en devenir d'après Bruce Machart
PARIS VILLETTE
211, avenue Jean Jaurès
Parc de la Villette
75019 PARIS
(M° Porte de Pantin)
Loc. 01 40 03 72 23
Pl. de 8 à 20€
http://www.theatre-paris-villette.fr/
Mardi, mercredi, jeudi, samedi à 2Oh
Vendredi à 19h
Dimanche à 16h
jusqu'au : 10 JUIN 2017
Mise en scène : Emmanuel MEIRIEU
avec : Stéphane BALMINO, Jérome DERRE, Xavier GALLAIS, Jérôme KIRCHER, Loïc VERRAUT
Musique originale : Raphaël CHAMBOUVET
Lumière, décor et vidéo Seymour LAVAL et Emmanuel MEIRIEU
( photo : Emmanuel MEIRIEU )
A l'origine de ce spectacle, un recueil de nouvelles écrit par l'américain Bruce Machart, textes réunis sous le titre : " Des hommes en devenir " racontant l'histoire de grands blessés de la vie.
Ils sont cinq : Tom, Dean, Ray, Sean et Vincent et cette chienne d'existence ne les a pas ménagés.
Ils arrivent un à un, tout sanglants, face à nous.
Chacun a connu une perte irrémédiable, vécu un cauchemar dont on se remet difficilement.
Imaginez une autoroute prise puis suivie à toute allure, la provision de bière à portée de main, le bottin placé sur la pédale d'accélération : une atmosphère à la Bukowski et puis le choc, prévisible, bien sûr. Ce chien innocent écrasé et les pleurs de son propriétaire qui n'avait peut-être connu que cette tendresse là, que cette fidélité brusquement arrachée à lui par ce fou alcoolique voulant se prouver, Dieu sait quoi ?
Parlons en de Dieu, l'éternel absent, lui qui permet qu'un enfant naisse avec un pied sans doigts. Comment de telles choses peuvent-elles advenir ? … Un innocent qui paie pour des fautes qu'il n'a pas commises. Le monde dans toute sa laideur est alors silencieux et ne peut que constater le désastre comme chaque fois qu'un bébé meurt dans le ventre de sa mère ...
Il est vrai que ce petit être là a peut-être échappé au désastre que constitue le fait d'être broyé quelques années plus tard dans une scierie. Le Reader's Digest relate parfois ces drames de la vie réelle et pour écrire ces textes courts mais percutants, un homme qui négligeait par trop sa compagne sera largué. C'est la vie, comme dirait l'autre !
Les spectateurs sont suspendus au souffle de chaque interprète. Chaque monologue exprime l'incompréhension qui nous tombe dessus quand un malheur arrive, quand le destin ressemble à une impasse, pire à une malédiction.
Chaque comédien a tellement fait corps avec son personnage que portés par la puissance du texte, nous oublions parfois que nous sommes au théâtre en dépit de ces visages géants projetés en superposition : gros plan surgissant à l'avant-scène, destiné à créer encore plus d'impact.
Musique et lumières transcendent le tout.
Précision indispensable : comme l'espace scénique est ponctuellement surtitré ne vous installez pas trop près afin de confortablement lire les précisions apportées. C'est âpre, vous l'avez compris mais mérite le détour.
Simone Alexandre
13:41 Publié dans THEATRE | Lien permanent
Les commentaires sont fermés.