30/09/2015
Un, Deux, Trois, Soleil de Christelle George
THEATRE RANELAGH
5, rue des Vignes
75016 PARIS
(M° La Muette ou Passy)
Loc. 01 42 88 64 44
Pl. 28 & 32€
-26 ans : 10€
http://www.theatre-ranelagh.com/
du mercredi au samedi à 19h
le dimanche à 15h
Mise en scène : Michel Voletti
assisté de Valérie Rojan
avec Delphine Depardieu (Claire) - Marie Tirmont (Marie) - Jérémie Duvall (Julien) - Michel Voletti Jean et la voix off de Valérie Rojan (la mère)
Chaque famille a un secret - certains sont plus ou moins lourds à porter.
On évite désormais de prononcer le mot " folie " remplaçant l'expression par des termes à priori plus précis ... comme paranoïa, schizophrénie pour évoquer les troubles les plus connus. Pourtant le fait est là et les familles doivent gérer
( comme elles peuvent ) le sacro-saint principe de précaution ne pouvant endiguer et encore moins résoudre tous les problèmes.
Alors le plus longtemps possible, on fait comme si … on essaie de pallier, de cacher certains inconvénients autant que faire se peut. Car il faut continuer à vivre du mieux possible, d'autant que certaines décisions ne sont pas faciles à prendre, ainsi on occulte ce qui crève les yeux !
Un drame est survenu dans cette famille qui semblait avoir tout pour être heureuse. Il y a douze ans de cela et l'ainée des trois enfants est partie pour tenter d'oublier. La voilà qui revient et tous les souvenirs avec elle ...
Chacun réagira selon son tempérament.
Le père ( Michel Voletti ) est un taiseux comme disent nos cousins québécois, lequel garde le plus longtemps possible une certaine distance et observe … ce qui n'exclut pas la douloureuse tendresse, bien au contraire !
La cadette ( Marie Tirmont ) qui avait idéalisé cette mère qu'elle ne comprenait pas - mais adorait - est restée auprès de son père et de ce jeune frère ( Jérémie Duvall ) qui lui, était bien trop jeune à l'époque pour percevoir tout ce qui se passait.
Donc après une longue absence, l'aînée, Claire ( Delphine Depardieu ) revient et avec elle, cette lame de fond incontournable.
( photos : Lionel Hubert )
Par le biais de répliques courtes, de didascalies précises ( pour ceux qui auront envie de se procurer le texte à l'issue de la représentation ) l'auteur nous amène peu à peu à décrypter ce passé lourd de conséquences.
On a coutume de dire qu'une mise en scène réussie est une mise en scène qui ne se voit pas. Michel Voletti a excellé à nous faire oublier que nous étions au théâtre et c'est un épisode de la vraie vie qui se déroule sous nos yeux, ce qui favorise l'empathie avec les personnages.
Il y a toujours une lumière au bout de chaque tunnel. Il suffit d'y croire pour y parvenir.
L'histoire est certes bouleversante mais prouve que l'espoir est toujours possible.
Les comédiens sont parfaitement naturels - aucune distanciation entre eux et nous - qui au final quitterons les lieux, la tête pleine de réflexions, reconnaissants pour cette humanité dont nous venons d'avoir une belle démonstration.
Simone Alexandre
07:39 Publié dans THEATRE | Lien permanent