15/01/2015
Les cahiers de Nijinski
1, Place Bernard Palissy
(av. Jean-Baptiste Clément)
92100 BOULOGNE BILLANCOURT
(M° Pont de St-Cloud)
Tél. 01 46 03 60 44
Pl. 27€ - T.R. 22
Jeunes et étudiants : 12€
Durée : 1h.15
Du 8 au 18 JANVIER 2015
Texte français et adaptation : Christian Dumas-Lvowski
Mise en scène : Daniel San Pedro et Brigitte Lefevre
avec Clément Hervieu-Léger et Jean-Christophe Guerri
( Jean-Christophe Guerri & Clément Hervieu-Léger )
Etrange scénographie pour le moins insolite puisque pour servir d'aire de jeu au " Dieu de la Danse " l'espace est concrétisé par un mur (ou rampe si vous préférez) de skateboard.
La symbolique est immédiatement évidente car évoluant sur un tel support le danseur aérien risque à tout moment de perdre l'équilibre.
Précisément, c'est de déséquilibre ( mental celui-là ) dont il sera question.
Clément Hervieux-Léger auréolé du titre de pensionnaire de la Comédie française mais également danseur, incarne ici Nijinski tandis que son mutique partenaire est Jean-Christophe Guerri.
La plupart d'entre nous connaissent - pour le moins dans les grandes lignes - ce que fut la carrière fulgurante mais trop brève de Vaslav Nijinski. Remarqué par Serge Diaghilev dont ll partagera l'existence durant 5 ans ; la liaison avec ce dernier prendra fin au moment du mariage du jeune Vaslav mais aussi et surtout déclenchera son éviction immédiate, conséquence du dépit de son protecteur.
N'oublions pas également que cette période correspond à celle de la première guerre mondiale durant laquelle Nijinski fut un temps prisonnier en Hongrie. Expérience traumatisante bien sûr.
Tous ces faits ajoutés les uns aux autres ont sans nul doute déterminé le basculement mental de cet être d'une hyper fragilité, dont toute l'énergie se trouvait rassemblée au service de Terpsichore.
Ces écrits jetés en vrac sur des cahiers qu'il cachait derrière une armoire ont constitué une forme éphémère d'exutoire à cet être tourmenté. Hélas, ils ne contribueront pas à sa guérison mais plutôt à la sentence qui devait le maintenir interné durant 30 ans et ce, jusqu'à sa mort.
Ce long monologue écrit qu'il tient pour lui seul, sans nulle préoccupation de style - son objectif n'est pas d'être édité - se révèle forcément névrotique, répétitif et contradictoire.
La diction du comédien est parfois précipitée (surtout au début) ponctuée de cris (pas toujours habités) car c'est au délire volontiers mystique, d'un être mégalomaniaque auquel nous assistons : une lente et inéluctable descente aux Enfers …
Le spectacle sera perçu de façon différente selon la sensibilité et le vécu de chacun mais pour peu qu'on y adhère, justifiera alors pleinement le déplacement. Signalons dans la foulée que la mise en scène réalisée conjointement par Brigitte Lefevre et Daniel San Pedro est montée de façon hyper esthétique ( ballet à deux personnages.) Si vous décidez d'y aller, faites vite car la dernière est fixée au 18 janvier ...
Simone Alexandre
( Daniel San Pedro & Brigitte Lefevre)
- photos : François Rousseau -
09:09 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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