14/12/2014
Kadaverde de Pascal Tédès
3, rue des Déchargeurs
75001 PARIS
(M° Châtelet-Les Halles)
Tél. 01 42 36 00 50
Pl. 26€ T.R. de 10 à 22€
À 19h du mardi au samedi
Jusqu'au 20 DÉCEMBRE 2014
Texte et mise en scène : Pascal TEDES
avec Nathalie JADOT (Mélendez) - Faustine TEDESCHI (Moukine) - Roman TEDES (Mandel) - Pascal TEDES (Stenka)- Florian WORMSER (Melville)
Création : Le Carambole Théâtre
Par le biais de cette pièce baroque, nous découvrons une sorte de Cour des Miracles où se parle un étrange sabir, où les personnages se cherchent (surtout pas dans de bonnes intentions) car des crimes affreux jalonnent le parcours de celui qui est recherché depuis 7 ans (en vain) et ne fit pas moins d'une trentaine de victimes. Pièce policière allez vous dire ? …
Pas seulement. Disons que les protagonistes sont fluctuants. Il y a certes, du Serpico dans le personnage de Melville, cet ancien soldat qui ne connaît que trop les traumatismes de la guerre.
Il fait équipe avec Mélendez, cette femme de caractère qui a ses raisons pour mener à bien cette enquête tout en s'acoquinant avec la faune qui hante les cafés - sorte de bouges - où elle traîne sa carcasse en fumant le cigare.
On se croirait revenus à l'époque ténébreuse de Whitechapel quand les prostituées étaient saignées à blanc; ici ce sont les fillettes …
Précisément voici une jeune SDF qui se pointe, figure idéale pour jouer les appâts.
Comment naissent les monstres ? Où se situe la responsabilité ? Voilà autant d'énigmes à résoudre. On cherche à comprendre … Et puis crac, tout bascule : les personnages sont enfouis dans un tiroir et l'esprit de l'auteur bat la campagne.
Écrire à perdre la raison ! ...
Celui qui s'est pris pour un dieu sanguinaire a abandonné ses créatures à leur obscur destin.
En carafe, ils les a laissées ! Le spectateur lui, se dit qu'il aurait intérêt à enrichir son vocabulaire et qu'un petit dictionnaire de la langue tédéseïque serait nécessaire pour accompagner l'achat du texte proposé à la fin du spectacle, que l'on brûle bien sûr de se procurer afin d'essayer de déchiffrer cette avalanche d'expressions à la troublante truculence.
Car nous avons été désorientés par cette langue verte - ô combien ! - happés littéralement par cet univers cauchemardesque dont on ne s'extirpe qu'à regret, tant l'atmosphère est prenante, grâce à cette partition scabreuse, remarquablement bien jouée. Ceux qui aiment l'étrangeté trouveront de quoi satisfaire ici leur curiosité mais faites-vite car cela se termine le 20 (en ce lieu, du moins) une telle aventure ne pouvant ainsi s'arrêter !
Simone Alexandre
(
( Crédit Photo : DR )
08:56 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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