11/11/2013
Phèdre de Sénèque
1, rue Simon Dereure
94200 IVRY
(M° Ligne 7 - Mairie d'Ivry)
(RER C : Ivry-sur-Seine
Réserv. 01 43 90 11 11
Durée : 1h.50 sans entracte.
du : 4 NOVEMBRE au 1er DECEMBRE 2013
A 20h. sauf le jeudi à 19h et le dimanche à 16h.
relâche : lundi 11, 18 & 25 novembre.
reservations@theatre-quartiers-ivry.com
Traduction : Florence Dupont
Mise en scène : Elisabeth Chailloux
avec : Jean Boissery, Marie-Sohna Condé, Thomas Durand, Sara Llorca, Adrien Michaux et Marie Payen
Comme chacun sait, les dieux grecs et latins étaient les mêmes sous des noms différents. Comment s'étonner alors qu'Euripide et Sénèque aient écrit chacun une tragédie sur un thème identique, l'une titrée Hippolyte et l'autre Phèdre, puisque la mythologie de ces deux pays était commune.
Plus malaisée est la transposition à notre époque mais ceci se limitera fort heureusement à des détails visuels.
Tout d'abord, je voudrais rendre hommage à la scénographie conçue par Yves Collet, assisté de Léo Garnier pour les lumières puisque parfaitement réussies toutes deux.
Ceci étant précisé, certains m'accuseront sans doute d'avoir une vision par trop élitiste de la tragédie mais vouloir visuellement faire le lien entre l'époque actuelle et la période antique est selon moi, une démarche qui rencontre quelques obstacles. Car, sans vouloir accéder à une splendeur onéreuse de costumes, il me semble qu'une habile stylisation vaut mieux que cette utilisation partielle de vêtements contemporains, ce qui a pour conséquence, d'abâtardir le résultat.
Voir Hippolyte torse nu et en pantalon puis Thésée en costard et sans chemise ... relève hélas, du pire mauvais goût. Simples détails allez-vous dire, mais qui ont leur importance puisque faisant obstacle à la véracité historique.
La traduction de Florence Dupont est tout à la fois belle et percutante mettant en action six personnages, à savoir,
- l'incandescente Phèdre (Marie Payen)
- l'Hippolyte un peu décalé de Thomas Durand, ce prince qui préfère les forêts aux palais et surtout à la compagnie des femmes qu'il déclare abhorrer. ( étonnés, nous verrons le comédien se transformer en punk d'un revers de main. )
- la très humaine nourrice en la personne de Marie-Sohna Condé, (ses interventions comptent parmi les meilleures du spectacle)
avec pour la partie commentée, les deux personnages complémentaires que constitue le duo alterné du Messager (Adrien Michaux) et la quasi parfaite Sara Llorca dans le rôle du Choeur.
- Thésée revenu des Enfers mais pas complètement là, étant Jean Boissery, ce qui le préserve peut-être du ridicule que constitue le puzzle horrifique des restes sanguinolents de son fils, transportés dans des sacs venus tout droit du super-marché du coin.
Bien que l'auteur soit romain, les personnages restent typiquement grecs et la violence qui est faite actuellement à ce peuple ne dément en rien le climat de cette tragédie où les gens de pouvoir s'arrogent tous les droits, n'ont rien à faire de la morale, ne prêtant à l'existence qu'un intérêt jouissif.
L'époque évoquée ici est celle de Néron, période de décadence significative où tout était permis à certains et le quasi esclavage promis aux autres. En cela, vous l'avez compris, le choix de ce texte s'avère judicieux.
Simone Alexandre
( photos : Alain Richard )
17:09 Publié dans THEATRE | Lien permanent
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